24.4.2023
Temps de lecture : 3’26  min

Startups et corporates : quelles sont les tendances de la rentrée ?

Entre tendances de l’innovation et organisation du travail, les enjeux sont multiples pour les acteurs de l’innovation. Quels seront leurs prochains grands sujets clés et comment envisagent-ils leur collaboration ?

Les tendances tech et innovation à retenir

#Vers une transition Green

Ces dernières années, la RSE a pris une place incontournable au sein des entreprises. Avec la crise sanitaire, une véritable prise de conscience s’est opérée : adopter un comportement éthique, respectueux des parties prenantes et de l’environnement est plus que jamais indispensable.

Alors que des prévisions annoncent un doublement de la consommation d’énergie par le numérique entre 2017 et 2025, des solutions existent. D’autant que les entreprises investissent le sujet.

La décarbonation est un sujet que s’est pleinement approprié GRTgaz.

« L’actualité de cet été a à nouveau mis en lumière l’importance de la sobriété énergétique, la décarbonation, la RSE etc. Le secteur de l’énergie doit persévérer sur la voie de la transition énergétique et l’innovation est un levier fort pour identifier de nouvelles solutions performantes et frugales en réponse à ces problématiques.

Chez GRTgaz, le fil rouge de l’année 2023 sera la performance et la décarbonation, autour d’un double enjeu :

  • La décarbonation des usages : avec l’essor des gaz renouvelables, le transport d’hydrogène et de CO2 ;
  • Et la décarbonation et la performance de notre activité : via de nouvelles solutions permettant d’assurer une 'maintenance verte' et optimisée de nos réseaux », explique la Direction de l’Innovation, GRTgaz.

Systra poursuit également sa trajectoire de développement durable.

« L’innovation est au cœur de notre démarche de développement durable. Il nous faut inventer de nouveaux outils et méthodes pour accompagner nos clients et leur permettre de tirer le meilleur des solutions disponibles. C’est ce que nous faisons dans des domaines très variés, comme la durabilité des infrastructures, la transition énergétique, l’écoconception ou encore l’autonomisation des transports », détaille Thomas Chauvière, Innovation Director, SYSTRA Group.

#Inclusion & Tech for good

L’innovation doit avant tout être au profit du bien-être des utilisateurs, et ce afin de répondre aux enjeux majeurs de nos sociétés, tels que le vieillissement de la population, l’inclusion des personnes fragilisées et l’éducation (spéciale et ordinaire).

Plusieurs millions de personnes dans le monde souffrent aujourd’hui d’isolement social chronique ou prolongé. Les personnes âgées, en perte d’autonomie ou en situation de handicap ainsi que les enfants empêchés sont les premières concernées.

La robotique sociale joue aujourd’hui un rôle crucial dans la protection et l’inclusion des personnes.

« Nous constatons l’expansion de la robotique sociale au service de l’inclusion des personnes fragilisées ou isolées. Le marché de la robotique sociale avait déjà bien grandi avant la crise sanitaire mais le covid a tout accéléré et a mis en lumière tous les besoins du numérique et du digital pour répondre à l’isolement social et à l’éducation à distance », explique Rodolphe Hasselvander, fondateur de Blue Frog Robotics, startup qui crée des' Robots For Good' qui incarnent l'IA émotionnelle afin d'avoir un impact positif significatif sur les principaux problèmes sociétaux : l'éducation, l'inclusion et le vieillissement de la population.

Les préoccupations croissantes concernant les soins et l'attention offerts à la population âgée et le besoin croissant de main-d'œuvre ont influencé l'adoption de ces robots. Par exemple, le gouvernement japonais prévoit un manque de 380 000 travailleurs spécialisés d'ici 2025 et finance le développement de robots de soins aux personnes âgées. De plus, selon la Banque mondiale, d'ici 2025, 22 % de la population mondiale pourrait avoir plus de 60 ans. La demande de robots alliés ne fera qu'augmenter, faisant ainsi des robots sociaux un marché lucratif.

L’inclusion est également devenue un enjeu majeur pour les marques. Petit à petit, dans leur communication, celles-ci essaient de ne plus se cantonner à une seule représentation physique, qu’il s’agisse d’âge, de sexe, de morphologie ou de couleur de peau.

Les initiatives se multiplient également pour améliorer l’accueil des personnes handicapées en magasin, les produits d’électroménager évoluent pour être facilement utilisables par tous, le marketing se fait moins excluant…

Au centre, le consommateur et la question de sa représentation. L’enjeu est : comment se rapprocher davantage de son client ?

« On sait que depuis la pandémie du covid-19, beaucoup de grands groupes se sont digitalisés davantage. Aujourd’hui, le marché du e-commerce représente plus de la moitié du commerce global. Une des grandes tendances selon moi va être L’UGC - User Generated Content - qui désigne tout simplement les contenus créés par les utilisateurs autour d’une marque. Les vidéos consommateurs sont des Users Content Generate. » commente Momen Ferrah, fondateur de Reetags, une startup qui dynamise l'engagement et l'expérience client grâce aux vidéos live shopping.

#Des usages concrets du web 3.0

Présenté comme la prochaine révolution d’Internet, le Web 3.0 figure dans toutes les conversations. Cette version décentralisée du web est construite grâce à la blockchain, une technologie permettant de stocker et de transmettre des informations et des fichiers sans organe central de contrôle, le tout de manière sécurisée et transparente.

Le web3 implique donc qu’Internet soit contrôlé par ses utilisateurs.

En 2022, le web 3.0 couvrira :

  • les marques créant leurs propres métaverse (comme H&M et Nike),
  • des possibilités de marketing interactif (comme Gucci dans Roblox)
  • du contenu NFT (comme les cartes numériques NBA Top Shot)
  • l’acquisition d’utilisateurs et la définition de modèles commerciaux

Zakaryae Boudi, co-fondateur de FeverTokens, une startup qui œuvre à rendre le web3 et les Smart Contracts accessibles à tous grâce au no-code, illustre : « Cette rentrée 2022 sera encore plus marquée par la ruée vers le web3 et le métavers ainsi que les implications que cela pourrait avoir sur les business models, toutes industries confondues. Loin des spéculations sur les marchés crypto, le web3 vient fondamentalement démocratiser l'accès des applications quotidiennes à la Blockchain et la décentralisation, ce qui simplifierait de nombreux processus jusque-là gérés par des intermédiaires. Il n'est donc pas seulement question d'explorer les opportunités, mais aussi d'anticiper les risques et de nouvelles formes de concurrence. D'autres disciplines doivent accompagner cette nouvelle dynamique, notamment le juridique, la comptabilité et la finance. »

#L’hyper-automatisation

Ces dernières années, les progrès de l'automatisation ont été fulgurants. La pandémie et la guerre en Ukraine ont accéléré d’autant plus cette tendance. L’automatisation des données a la capacité de soutenir le business, générant croissance, agilité et profits. En France comme partout dans le monde, les entreprises se saisissent donc du sujet. 56% des grandes entreprises ont lancé au moins quatre initiatives d'automatisation simultanées, tandis que 15% en ont lancé au moins 10 (Gartner Top Strategic Technology Trends for 2022).

« Les entreprises veulent avoir de la visibilité sur leurs données, des reportings pertinents afin d'anticiper au maximum les problématiques.

Une vision future positive : au niveau du digital, il va y avoir selon moi une vraie accélération tech post-covid, et notamment dans la transformation digitale, on va gagner ‘une décennie d’innovation’. Que ce soit pour résister aux nouveaux acteurs sur le marché, pour s’adapter aux nouveaux comportements des clients ou encore pour tirer profit des nouvelles technologies en matière d’innovation ou de productivité, les entreprises doivent opérer ce virage digital et entièrement repenser leur fonctionnement sans plus attendre. Une transformation digitale bénéfique pour des processus trop archaïques », détaille Arnaud Doly, fondateur de Nabu, une startup qui automatise la gestion des documents de la supply chain grâce à l'IA.

« Nous constatons que les entreprises qui veulent mettre en place un nouveau projet en plus de leurs activités principales recherchent le plus possible l'hyper automatisation sur leurs tâches répétitives afin de ne pas ajouter de la charge de travail aux équipes. Notre point de vue est que plus les capacités d'hyper-automatisation seront développées, plus les entreprises pourront saisir des opportunités sans se soucier de l'impact sur l'organisation de l'entreprise.

À notre niveau, le développement de l'IA va notamment être clé dans le monde de la douane car les sujets restent sensibles et les erreurs peuvent avoir des lourdes conséquences auprès des autorités. L'IA permettra de réaliser des automatisations prenant en compte plusieurs environnement et contraintes. Nous avons un beau terrain de jeu devant nous », précise Antoine Sauvageot, co-fondateur de Compliancy, startup qui permet aux entreprises de transformer la compliance internationale en facteur de compétitivité pour leur entreprise.

La collaboration startups-grands groupes reste un sujet central

Organisation, modes de travail, chiffre d’affaires : sur ces points tout diffère entre grands groupes et startups. Pourtant, la collaboration entre ces deux représentations de l’entreprise peut être très fructueuse. C’est également ce que pensent les startups présentent au Village by CA Paris.

Startups, comment se passe la collaboration avec des grands groupes ?

Collaborer avec une grande entreprise aurait un impact très positif pour les startups (dans 93% des cas d'après une étude française de Bain & Company). C’est là toute la question de l’innovation ouverte. Quels avantages peuvent y trouver les startups ?

« Nous travaillons déjà avec des grands groupes à l'échelle européenne. Travailler avec un grand groupe montre que rien n'est laissé au hasard et permet de rendre son organisation plus mature avec des processus plus solides. En effet, les grands groupes imposent un niveau de maturité pour travailler avec eux qui accélère la croissance de l'entreprise. Nous pouvons trouver cela parfois long, fastidieux et manquant d'agilité mais il s'agit en réalité d'un crash test dans la manière dont la startup est capable de prouver sa valeur ajoutée et d'organiser un bon delivery. Le niveau d'exigence et la multitude d'interlocuteurs dans des services différents permettent de progresser et ainsi de développer sa capacité à répéter les projets que ce soit avec les PME, ETI ou les Grands Groupes », explique Antoine Sauvageot, Compliancy.

Même son de cloche du côté d’Adrien Zanelli, fondateur de Retail VR, une startup qui offre une plateforme collaborative 3D qui permet de créer des lieux de commerce virtuel, des showrooms 3D, accessibles à toutes les équipes de vente et de merchandising : « Nous ne travaillons quasiment qu’avec des grands groupes (Intermarché, Nestlé, Casino, Rexel, BUT, Lactalis, Petit Bateau…). Nous voudrions également développer une offre plus spécifique pour les Retailers du textile, et continuer de faire évoluer constamment nos produits. »

Pour FeverTokens, un grand acteur de l’assurance est même investisseur. De plus en plus de grandes entreprises se dotent aujourd’hui de leurs propres véhicules d’investissement : fonds de 'corporate venture capital' (CVC). Leurs investissements se multiplient dans les startups : 43 opérations de ce type ont été effectuées en 2012, une stabilisation autour de 260 opérations par an entre 2017 et 2018 puis un pic à 480 deals en 2021.

« Ce dernier souhaite se positionner et développer des approches web3 avancées dans l'assurance. De par nos échanges actuels avec certains grands groupes de la finance et de l'énergie, plusieurs collaborations sont possibles dans ces domaines et seraient lancées incessamment », explique Zakaryae Boudi, FeverTokens.

Corporates : un nouvel écosystème pour l’innovation

Côté grand groupe, même son de cloche concernant des collaborations avec des startups. Plusieurs d’entre eux ont notamment mis au point des accélérateurs ou des programmes innovation.

« Nous travaillons en continu avec des startups depuis des années. Quelques exemples
de réussite : Oppus x Lefebvre Dalloz, une collaboration startups x grands groupes qui a bien fonctionné (finalistes lors de la Cérémonie des Village Awards 2021). Nous avons une équipe qui examine régulièrement des projets de partenariat, et nous avons structuré et systématisé le travail avec les startups au travers de l’accélérateur Lightspeed
», développe Camille Sztejnhorn, Innovation Director chez Lefebvre Sarrut.

« La création de Nova by GRTgaz va créer une collaboration en forte proximité avec
5 startups en lien avec la transition énergétique. Un accompagnement sur mesure leur sera proposé : hébergement sur deux sites, accès à nos laboratoires R&D, support technique & méthodologique et mise en place d’expérimentations
», reprend la Direction de l’Innovation, GRTgaz.

L’intrapreneuriat, un potentiel d’innovation qui monte dans les entreprises

Afin de permettre à des projets innovants de voir le jour, la démarche d'intrapreneuriat est de plus en plus plébiscitée et utilisée. Cette démarche permet à un collaborateur de se lancer dans une aventure créatrice de valeur pour l’entreprise. Il ou elle, bénéficie d'un accompagnement dédié, tout en conservant les atouts de la structure et son statut de salarié.

« Nous travaillons sur un programme d’intrapreneuriat ‘Innovaction’ avec le Village, nous poursuivons nos travaux de R&D notamment exploitant les derniers modèles d’IA, nous accélérons des projets internes en continu avec des « innovation booster » (ce sont des design sprint ou équivalent lorsqu’on croit en une idée pour la faire passer à l’étape suivante). Si nous sommes satisfaits de notre deuxième batch de Lightspeed (notre accélérateur), nous lancerons sans doute un 3ème», explique Camille Sztejnhorn, Lefebvre Sarrut.

Thomas Chauvière, SYSTRA Group nous détaille :« En 2023, nous continuerons à dérouler notre programme d’intrapreneuriat 'SPARK Challenge' lancé en 2020 et dans lequel Le Village intervient. Nous accompagnons nos intrapreneurs dans l’émergence dans leurs projets innovants. Le SPARK Challenge, ce sont 294 idées, 638 participants de 16 pays, 14 équipes incubées et un levier pour la construction de notre stratégie et la diffusion de la culture d’innovation au sein du Groupe. »

Article écrit par :
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Le Village by CA
Marion Moliner
Corporate Manager
Le Village by CA
Audrey Vandersteen
Head of Startup Programs
Le Village by CA